octobre 10, 2013

Stockopedia

Il y a environ six mois, je recevais une proposition de partenariat d’un nouveau site web financier. Il faut savoir que je reçois souvent ce genre de demande, et que je n’y accède jamais, car je veux rester indépendant et ne souhaite pas que ce blog devienne une vitrine publicitaire. Cependant, l’offre semblait cette fois-ci très intéressante. J’avais un accès gratuit au site avec toutes ses fonctionnalités en échange d’un article sur le blog. Après un long délai de réflexion, j’ai finalement accepté, convaincu par les retours, très positifs, que m’en a fait Patrick. Cela fait désormais plus d’un mois que j’utilise Stockopedia, quasiment au quotidien, et je dois avouer que j’aurais du mal à ne plus l’utiliser. Je vous propose dans cet article une petite analyse du dernier né des screeners européens : Stockopedia.

Stockopedia est un screener anglais, qui propose également depuis peu les valeurs européennes. L’extension aux valeurs américaines est déjà prévue pour début 2014. Le principe du screener est très simple : en tant qu’utilisateur, vous avez accès à un gigantesque entrepôt de données financières, issues des bilans et comptes de résultat publiés par les entreprises. Ces données sont rangées et soigneusement triées, de manière à ce qu’elles peuvent vous être servies rapidement sous une forme condensée intuitive et facile à appréhender.

Gros volume d’information : le nombre d’entreprises recensées est impressionnant. Même les toutes petites capitalisations françaises sont présentes dans la base. Outre les marchés anglais et français, Stockopedia compile les données des marchés allemand, roumain, suédois, espagnol, portugais, polonais et italien (j’en ai peut-être oublié). Bref, certainement beaucoup plus de marchés que ce que la plupart des courtiers français peuvent proposer. Pour chacun de ces marchés, la cote entière (je n’ai pas vérifié titre par titre, mais je crois que c’est le cas) est disponible. Et pour chacun de ces titres, une mine d’informations est disponible à l’écran sous forme de tableau, en particulier les chiffres clefs sur les six dernières années, les valeurs de Piotroski et d’Altman, la présentation de l’entreprise, les prévisions, les participations des dirigeants, les news, etc.

Présentation efficace et agréable : le site est ergonomique et agréable à visiter. La fiche valeur, même si elle contient énormément d’informations, permet de voir en un coup d’oeil l’essentiel de ce qu’il y a à voir sur un titre. Des liens permettent d’afficher directement les bilans, comptes de résultat et détails des cash flows.

Fluidité : le moteur de récupération des données est impressionnant de rapidité. Les temps de chargement des pages, très courts, rendent la navigation très fluide. C’est très appréciable.

Pédagogie : ce site a été conçu pour les investisseurs de tous niveaux. Les débutants y trouveront notamment des explications sur les ratios, les stratégies, les méthodes de valorisation, etc. Elles sont facilement accessibles sans pour autant nuire à la lisibilité des pages ou à la navigation.

Beaucoup d’outils : nous en venons à l’essentiel. Stockopedia propose beaucoup d’outils, dont certains sont assez révolutionnaires. Il y a bien sûr les inévitables suivi de portefeuille, et watch lists, que l’on peut trouver sur n’importe quel site boursier. Ou le graphique avec ses outils de chartisme (ce n’est d’ailleurs pas le point fort de Stockopedia). Mais il y a plus intéressant. D’abord il y a les outils de comparaison (entre plusieurs valeurs choisies, entre valeurs du même secteur, ou entre valeurs voisines, automatiquement proposées par le site). Il y a également l’outil d’évaluation automatique, qui se base sur des valeurs patrimoniales (VANT ou VANN) ou les approches DCF et Capacité Bénéficiaire (notons que ces outils sont encore approximatifs et peuvent être personnalisés). Il y a bien entendu le requêtage de données « type screener » en sélectionnant des ratios (ces ratios peuvent être combinés entre eux, ce qui est assez puissant) parmi les très nombreux prédéfinis. Il est ainsi possible de définir des check lists basées sur ces ratios, ou des vues complètement personnalisables.  Mais ce que je préfére, ce sont les screeners prédéfinis. La grande majorité d’entre eux correspondent à des jeux de critères utilisés par les gourous. Cela m’a permis de découvrir des stratégies que je ne connaissais pas (Dividend Dogs, par exemple). Parmi ces 65 stratégies gourou, j’ai pu analyser deux jeux différents de net-net dans toute l’Europe. C’est d’ailleurs grâce au screener Benjamin Graham NCAV Bargain que j’ai pu redécouvrir Cofidur…

Stockopedia est donc un screener extrêmement puissant, offrant beaucoup de possibilités, avec une ergonomie bien pensée et une rare fluidité. Cependant, il serait malhonnête de ma part de ne pas vous mettre en garde sur la qualité de certaines données, en particulier celles concernant les petites entreprises. Celles-ci peuvent en effet être parfois erronées, voire absentes. Bien entendu, cela n’empêche pas d’utiliser la palette complète d’outils à disposition, ni même le screener, qui remplit tout-à-fait son rôle en sélectionnant pour vous les titres qui correspondent à vos critères (et c’est certainement un des meilleurs du marché pour ce prix-là), mais il vaudra mieux, pour arbitrer ses décisions finales sur des petites capitalisations, de vérifier dans les publications des entreprises l’exactitude de certains chiffres. Notons que d’une part ce problème n’est pas propre à Stockopedia (Zignals, très bon screener également, présente des données de moins bonne qualité, et ft.com, bien moins complet, n’est pas exempt d’erreurs non plus) et que d’autre part, l’équipe de développement, toujours à l’écoute de remarques et soucieuse de la satisfaction du client, fera certainement les efforts nécessaires pour améliorer la qualité des données au cours du temps.

En conclusion, je dirais que j’ai été très agréablement surpris par ce site, dès les premières utilisations. Gros utilisateur de ft.com ou Zignals, tous deux gratuits, j’utilise désormais de plus en plus Stockopedia. J’ai conscience que l’abonnement n’est pas donné et que c’est un privilège que de pouvoir l’utiliser gratuitement… Mais sachez qu’il est possible d’accéder gratuitement à toutes les fonctionnalités du site pendant une quizaine de jours. Ca vaut le coup d’essayer, non ?

Note : je n’ai aucun intérêt sur les ventes de Stockopedia et ne touche aucune commission sur aucun abonnement souscrit chez eux.

 

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  1. Bonjour et félicitations pour votre blog.

    A plus de deux fois le prix de valuescreeners (qui comprend aussi pas mal de marchés non-européens), stockopedia me semble bien cher pour quelques fonctionnalités périphériques en plus du screener (discussions, quelques articles, un peu de backtest).

    Il sera intéressant de suivre l’évolution de ces deux options.

  2. Non, je me suis juste promené sur la partie visible (sans abon. gratuit) check Stockopedia. Je suis très satisfait de l’offre, du support et du prix de valuescreeners donc je reste chez eux.

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