Sur cette page, nous présentons la stratégie « rendement» qui consiste à investir dans des entreprises de qualité, reversant un dividende généreux et régulier à leurs actionnaires. Sans la prétention de faire du Buffet, nous souhaitons par cette stratégie bénéficier d’une approche value peu agressive basée sur la recherche d’actions-obligations. Cela reste encore pour nous expérimental et nous enrichissons peu à peu cette page du fruit de notre expérience.
Qu’est-ce qu’un action-obligation ?
Ce terme, issu du fertile cerveau de Warren Buffet définit une action qui sert un dividende régulier et croissant au fil des années. Cela sous-entend qu’une telle action doit avoir la capacité de grossir et à verser un dividende chaque année. C’est a priori prendre un sacré pari que d’investir dans ce genre de titres, car personne ne peut prévoir l’évolution des bénéfices futurs d’une entreprise. Pourtant, cette approche a fait ses preuves, car menée avec sérieux et opiniâtreté, elle permet sur le long terme de battre les stratégies les plus efficaces. Warren Buffet n’en est-il pas la preuve la plus vivante ? Toute la difficulté de cette stratégie réside dans la garantie que l’entreprise pourra conserver sa rentabilité au cours du temps.
Comment s’assurer de la pérennité de la rentabilité ?
C’est vraiment un point délicat qui fera la différence entre un bon et un mauvais investisseur. Tout le monde veut faire du Buffet, mais un seul y arrive, Buffet lui-même. Avec toutefois quelques règles de bon sens et une bonne dose d’acuité rationnelle, il est possible d’obtenir d’excellentes performances. Nous vous proposons quelques principes clefs sur lesquels nous bâtissons nos analyses.
- Rechercher les entreprises qui possèdent un avantage compétitif durable, comme celles protégées par une barrière à l’entrée.
- N’investir que dans des grosses capitalisations.
- Vérifier que le Pay-Out Ratio (P/O) n’est pas élevé sur les dernières années (60% nous semble être l’extrême limite).
- Vérifier que les dividendes ont cru pendant au moins les sept dernières années.
- Le ratio d’endettement à long terme ne dépasse pas 50%.
- Vérifier que les bénéfices sont en régulière croissance depuis dix ans.
Quelles sont les méthodes de valorisation ?
Une action qui verse un dividende régulier peut être vue comme une obligation sans date d’échéance. Dans ce cas, la valeur théorique de l’entreprise est tout simplement la somme infinie de ses dividendes futurs actualisés. Cela paraît simple, et un simple calcul algébrique pourrait nous donner la valeur théorique d’une action-obligation. Cependant, il est absolument impossible de prévoir l’évolution des bénéfice d’une entreprise dans les trois années qui viennent, alors imaginez dans les vingt prochaines années !
Dans un cadre très conservateur, il est possible de considérer que l’entreprise, même si elle est de qualité, ne pourra plus beaucoup grossir. Ce n’est bien évidemment pas ce que l’on souhaite, mais dans une approche prudente, se constituer une marge de sécurité permet de rester serein. L’idée dans ce cas, est de calculer la Valeur de la Capacité Bénéficiaire (VCB), telle que l’a définie Graham. Cela correspond à la valeur actualisée des bénéfices en considérant que l’entreprise n’investit plus pour grossir, mais seulement pour son maintien. Cela se calcule en gros à partir de l’excédent brut d’exploitation (EBE ou EBITDA) en y ajoutant tous les coûts de développement (recherche, marketing, …) qui génèrent de la croissance et actualiser la somme obtenue après impôts. On y ajoute également la trésorerie excédentaire (celle qui n’est pas utile au fonctionnement de l’entreprise) nette de dettes.
D’autres méthodes sont utilisées à partir de ratios de rentabilités. C’est moins technique, mais plus subjectif. Nous aurons l’occasion d’en reparler au fil de nos articles et analyses.
Et l’investissement dans la valeur dans tout ça ?
Bien entendu, l’achat de telles actions-obligations doit se faire dans une démarche d’investissement dans la valeur. C’est-à-dire qu’il faut d’abord établir la valeur intrinsèque de l’entreprise en appliquant une ou plusieurs méthodes de valorisation ci-dessus. Ensuite, il faut s’assurer que cette valeur intrinsèque offre une bonne marge de sécurité par rapport au cours proposé par le marché. Si c’est le cas, il faut acheter et attendre. Sinon, passer son chemin…